Le débat a débuté par deux courtes interventions consacrées au rôle essentiel de tous les adultes dans l’éducation (Catherine Garnier, psychanalyste) et à la définition de ce que peut être une éducation réussie qui, non seulement donne toutes ses chances à chaque enfant, mais est un levier capital pour améliorer la société (Marie Lavin, inspectrice d’académie honoraire). Il a été animé par Martine Lebrun.
1. Problèmes soulevés au cours du débat
Grands Problèmes La numérotation n’est pas hiérarchisée, tous les problèmes listés sont importants et les numéros ne sont là que pour faciliter la lecture synthétique. Pépites et Témoignages 1. Même dans les établissements d’une ville considérée dite " bourgeoise " comme Nogent il existe de grandes difficultés sociales. Celles-ci sont un frein à l’accès au savoir : - Etat de santé déplorable - Fatigue - Mauvaise alimentation ou sous alimentation. 1. " comment un enfant peut-il travailler à l’école quand la famille s’entasse à 10 dans un F3 ? " " Certains enfants sont dans une telle détresse que s‘ils étaient adultes ils seraient en congé de maladie, or on leur demande de travailler toute la journée " " pour que certains puissent travailler il faudrait déjà leur donner à manger " " comment voir au tableau quand on n’a pas de lunettes ? " " le savoir, il vient quand tout va bien pour l’enfant ". 2. Plus généralement la bonne santé des élèves n’est pas assurée dans le temps scolaire. Pas de suivi médical, pas assez d’infirmières ni de psychologues. Besoin d’infirmières : tentatives de suicide, nombreuses IVG, distribution de la pilule du lendemain. Les parents se sentent seuls avec les problèmes de leurs enfants. 3. Inquiétude et fatigue des parents (notamment d’origine étrangère mais pas seulement) qui ne savent pas comment communiquer avec l’Ecole de façon à faciliter la réussite des enfants. Certains parents ne viennent jamais aux réunions et n’ont aucun contact avec l’école. Cette difficulté de communication s’aggrave au collège puis au lycée. 3. " L’Ecole terrorise certains parents ". " D’autres parents ne savent ce qui se passe à l’Ecole que par leurs enfants et parfois risquent d’être " manipulés " par eux, alors qu’une rencontre entre adultes permettrait de débloquer la situation ". " on n’enseigne malheureusement pas l’Ecole aux parents ". " c’est important de conserver un soutien scolaire extérieur à l’Ecole car elle fait peur ". 4. Ecole " formatée " pour des élèves " normés " plutôt des filles (plus calmes souvent…) et il lui est difficile de prendre en compte les problèmes ou les façons d’être des enfants " qui ne rentrent pas dans le moule ". 4. "Il faudrait peut-être envisager que l'école s'adapte à l'élève et non l'élève à l'école." 5. Difficile insertion dans certains cas des élèves handicapés (quand il n’y a pas de moyens spécifiques, quand il n’y a pas eu de préparation). 5. " le problème ce n’est pas l’intégration d’un enfant reconnu handicapé c’est quand il n’y a pas de nom sur un handicap ou quand les parents ne veulent pas le savoir ". 6. Hausse des troubles psychologiques pas ou mal détectés 7. Crainte d’un " apartheid social " entre établissements de centre ville et de banlieues difficiles. 8. Même crainte entre public et privé 9. Difficulté pour les familles de comprendre les exigences de l’Ecole (programmes) 2. Propositions au cours du débat
Grandes Idées Les numéros correspondent aux problèmes ciblés en 1. Comme il n’y a pas eu de propositions pour tous les problèmes soulevés, certains numéros sont manquants. Pépites et Témoignages 1. améliorer les conditions de vie. 2. développer les réseaux d’aide (type RASED Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté dans le primaire). L’enseignement lui-même n’a pas besoin de moyens supplémentaires, mais tout le système de suivi médical et psychologique en a vraiment besoin. Il faut plus de médecins, d’infirmières, de psychologues, d’orthophonistes dans les établissements. Faudrait-il ôter à l’Education Nationale la gestion de ces médecins, infirmières, psychologues pour la confier aux communes ou à des groupements de communes ? 2." externaliser la santé du milieu scolaire " 3. comment " obliger " les parents à dialoguer avec l’Ecole ? Plusieurs propositions : - Une " école des parents ". - Rendre les livrets ou bulletins aux familles et non aux enfants ou par courrier. - Sur le temps scolaire dégager une heure par semaine pour des contacts entre parents et enseignants. - créer un blog d’école. - A l’IUFM former les futurs enseignants à l’entretien avec les parents. - Mettre en place des " soutiens " pour les parents 3. " si les parents ne viennent pas à l’Ecole c’est que celle-ci ne les a pas bien sollicités ". " salle des parents où ils se réunissent quand ils veulent et rencontrent les enseignants. " " l’heure hebdomadaire des parents en primaire " " le café des parents " dans le collège. " que chaque enfant ait un adulte référent ". " quelles que soient leurs origines ou leur milieu tous les parents ont les mêmes droits. " que les parents se saisissent de toutes les possibilités que les textes régissant l’Ecole leur offrent. " 5. L’insertion des handicapés doit se préparer largement en amont : - Financièrement avec des crédits spécifiques (aménagement des salles, couloirs etc). - Psychologiquement, en préparant enseignants, personnels et élèves 8. Privilégier l’enseignement public. Lutter contre les inégalités scolaires 8." Mettez le paquet sur nous, sur l’Ecole de la République ". " Que le cahier des charges du privé soit le même que celui du public ". " Renverser les priorités, donner les moyens 9. Maintenir voire rendre obligatoire la formation continue des enseignants. Insister sur la notion d’équipe d’établissement, d’équipe d’enseignants. Créer des groupes de référence et de débat pour les enseignants (afin qu’ils puissent débattre de problèmes professionnels sans leur hiérarchie) * Envisager de donner plus d’autonomie aux établissements dans la gestion des groupes (faire éclater parfois le groupe " classe ", grands groupes coanimés etc..) 9. " un stage c’est une bouffée d’air " " un bon stage ça donne du ressort pour dix ans ". " la formation continue n’évoque jamais le travail en équipe ". Le point sur la modernité a été à peine abordé avec la proposition d’ouvrir l'école davantage sur le monde extérieur professionnel, (suggérant de faire venir des personnes extérieures pour préparer les plus grands à l'entretien d'embauche, CV et lettre de motivation). De même sur l’Université on a à peine eu le temps d’évoquer la nécessaire mise en réseau des établissements d’enseignement supérieur et de regretter le peu d’entrées dans les filières universitaires scientifiques. Conclusion générale : Deux grandes idées : " Pour que les enfants aillent bien il faut que tous les adultes aillent bien ". " Maintien du service public d’éducation ".
Commentaires