Nombreux sont les jeunes qui, à un moment ou un autre de leur parcours scolaire rencontrent des difficultés. Encore plus nombreux sont les parents soucieux de la réussite de leurs enfants. Sur ces réalités, des officines privées surfent avec profit pour leur tiroir-caisse. A grand renfort de publicités qui vont parfois jusqu’à convoquer à la fois Victor Hugo et le drapeau tricolore, ces entreprises, non contentes de fournir des cours de soutien, des séances d’entrainement aux examens et des suggestions d’orientation, s’attaquent maintenant à un nouveau marché, celui de la sortie de l’école : moyennant des sommes conséquentes elles proposent de l’aide aux devoirs. Nous refusons d’accepter que l’instruction, le suivi et le soutien scolaire, l’aide et l’orientation soient peu à peu abandonnés au secteur marchand, dont, il faut le rappeler, le but final est bien de faire des profits sur le dos des familles angoissées. Une municipalité soucieuse d’aider les parents peut et doit jouer un rôle dans ce domaine si important où, parfois, malgré le dévouement de l’ensemble des enseignants, ils peuvent se trouver démunis. Il n’est en effet pas toujours facile d’échanger avec les professeurs, de mesurer le niveau et le genre d’aide requis par son enfant (le problème relève-t-il d’un manque de travail, d’un problème psychologique, d’un défaut d’organisation, d’un retard ponctuel, de difficultés à se concentrer ?), de connaître les exigences de l’Ecole, de savoir faire travailler un jeune. Bien des familles décident de s’adresser aux marchands d’école parce qu’elles ne savent à qui s’adresser, pensent ne pas être compétentes (certaines ne maîtrisent pas la langue française, d’autres n’ont pas le temps ou la patience de faire réviser les leçons, la plupart ne savent pas vraiment comment faire). Une réflexion avec les acteurs concernés (enseignants, associations de parents d’élèves, médecins, psychologues…) dans le cadre, par exemple, d’une Maison de la famille, doit conduire à proposer aux familles diverses solutions parmi lesquelles elles pourraient choisir. Certains parents n’ayant besoin que de quelques conseils pour faire eux-mêmes travailler leurs enfants, d’autres requérant une aide plus suivie. On peut aussi tout à fait imaginer dans le cadre d’un tel organisme, que s’instituent des échanges de services entre parents ou entre retraités et familles. La solidarité au sein d’une commune étant une valeur essentielle qui n’est, pour l’instant, pas valorisée à Nogent. Marie Lavin
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