Première étape
Au départ, un projet fédérateur : supprimer le parking d’intérêt régional qui défigure les abords de la place Leclerc et l’entrée de la ville de Nogent. On en profitera pour réhabiliter la place et insérer un projet commercial, des logements (dont une partie de logements sociaux) et un équipement public, le tout en améliorant la vue et l’accès sur le pavillon Baltard. De surcroît, le projet engendrera des recettes fiscales (taxe professionnelle).
Un appel d’offres est lancé, sans cahier des charges précis, auprès de plusieurs grands du BTP. Le tout coordonné par un cabinet extérieur, à la main du maire.
Deuxième étape
Un jury de sélection est nommé par le maire, auquel on rajoute à la dernière minute deux membres de l’opposition municipale.
Les projets sont présentés. Première évidence : sur dix appels, seules trois entreprises ont répondu présent. Sur les trois, une seule satisfait aux grandes lignes souhaitées (projet attractif, logement, équipement public, coût financier neutre pour la ville, bureaux et commerces). Cerise sur le « gâteau », elle propose de transférer son siège social dans ces nouveaux locaux.
Le vote est bouclé d’avance. Tous les membres votent « pour », à l’exception du conseiller municipal de la liste « Progrès et Solidarité pour Nogent » (PS), qui s’abstient. Il estime être devant un non-choix, et considère que l’on doit retourner vers les autres entreprises, dont les projets architecturaux semblent plus orientés vers l’objectif principal d’embellir le quartier, en respectant les équilibres. On doit aussi comprendre les raisons pour lesquelles leurs propositions financières sont si éloignées de celles d’Eiffage. Le Maire s’oppose à ce réexamen, pour des raisons d’urgence, et William Geib n’est pas suivi.
C’est à partir de là que le projet de la ville bascule.
D’un projet pour la ville de Nogent, il devient celui d’Eiffage (la société sélectionnée).
Troisième étape
Eiffage, avec le maire et le cabinet extérieur, revoit son projet. Ce dernier fait apparaître :
- des coûts supplémentaires (hasard ou précipitation ?)
- la disparition de l’équipement public
- la suppression d’un certain nombre de m² pour les commerces
- une densification de l’ensemble.
Cela est grave, car tous les paramètres qui avaient amené le jury de sélection à prendre sa décision sont devenus caducs, sur le plan des objectifs comme sur le plan financier. En effet, la taxe professionnelle a été entretemps supprimée, et l’on ignore comment sera calculée la taxe de remplacement, sur quelle assiette elle sera basée, quelle collectivité territoriale la percevra (peut-être le département).
Nous nous retrouvons ainsi avec un projet commercial animé par sa propre logique financière et professionnelle : la nécessité de construire 13 500 m² pour les besoins d’Eiffage.
Fini l’embellissement de la place Leclerc et de l’entrée de ville, fini l’équipement public, finis les commerces supplémentaires, fini l’ensoleillement pour les riverains du projet, finies les rentrées fiscales pour la ville.
Bienvenue dans le projet « Martin-Eiffage Land » !
Dans cette affaire, quel est l’intérêt des Nogentais ? Faut-il approuver ou reprendre le projet d’origine ?
Nous vous appellerons prochainement à exprimer votre opinion, en votant. Elle sera ainsi entendue et transmise au conseil municipal.
Le groupe Progrès et Solidarité pour Nogent
William GEIB - Emmanuelle FOUQUET - Michel MASTROJANNI
BRAVO pour cette initiative de vote !. Ne pas baisser les bras ; enfin une opposition digne de ce nom au conseil municipal
Rédigé par : marie | 23 octobre 2009 à 09:40