Sur un tel thème, la réunion se serait plutôt imposée dans un quartier difficile de notre région, avec des acteurs véritablement concernés. Il suffisait ainsi de sauter la Marne et de se rendre à Champigny, dans une cité de Bois-l’Abbé. Mais, comme toujours, on préfère le confort douillet de communes amies, même si Nogent ou Le Perreux ne présentent par de niveau inquiétant d’insécurité. C’est d’ailleurs la caractéristique de tous les déplacements présidentiels depuis l’année dernière : ne jamais affronter d’opinion contraire, se satisfaire uniquement des parterres de militants UMP, et dérouler un ruban d’effets d’annonce, sans impact sur la réalité quotidienne des Français.
En réalité, cette dérisoire mise en scène n’avait qu’un objectif : instrumentaliser une fois de plus, comme avant toutes les élections, le problème de l’insécurité, et faire peur à peu de frais. Personne en revanche pour venir à bout d’une délinquance délétère, et d’autant plus injuste qu’elle pénalise ceux de nos concitoyens qui vivent déjà dans les zones les plus défavorisées. Depuis sept ans hélas, les résultats claironnés ne sont jamais au rendez-vous, les effectifs policiers toujours en baisse et mal déployés (nous le disons par ailleurs, dans ces colonnes) mais la démagogie du chef de l’Etat s’étale, elle, avec une insolence sans pareille.
Quant aux élus invitants, qu’ils se rassurent, on les a vus sur la photo, et Jacques J.P. Martin se verra conforter dans ses rêves de vidéosurveillance, avec sa cohorte de gadgets coûteux. On souhaiterait plutôt que le déploiement massif des forces de l’ordre qui accompagne les déplacements frénétiques du président soit affecté à autre chose. Et d’abord à mieux assurer la protection du citoyen de banlieue dans sa vie de tous les jours.
Conseiller municipal
Commentaires