L’élection municipale de Corbeil-Essonnes, qui vient de se conclure par la très courte (et peut-être contestée) victoire du successeur de Serge Dassault, nous donne l’occasion de revenir, encore une fois, sur le feuilleton de l’inéligibilité à Nogent.
Pourquoi Bruno Piriou, le « tombeur de Dassault » et son adversaire de gauche aux municipales de 2007, celui qui fut l’âme des recours ayant abouti à la nouvelle élection, s’est-il retrouvé lui-même inéligible (décision du Conseil d’Etat du 8 juin dernier, soit quelques semaines avant la décision nogentaise) et donc privé de scrutin ? Tout simplement parce que Bruno Piriou avait omis de déclarer à temps, dans ses comptes légaux, la location d’une salle de réunion qu’il croyait gratuite. Faute vénielle en vérité, en regard du fameux loyer qui valut à Jacques J.P. Martin sa condamnation par le tribunal administratif, puis son blanchiment … par le même Conseil d’Etat. Deux poids, deux mesures, ne peut s’empêcher de penser le citoyen d’honnête constitution.
Mais notre miraculé de la justice, que croyez-vous qu’il fit ? Au lieu de se réjouir discrètement de sa bonne fortune, il s’étale complaisamment dans les premières pages de « son » magazine municipal. En arguant de ses « valeurs », détail assez indécent lorsqu’on découvre les fielleux règlements de comptes dont il émaille ensuite ses propos, avant de déléguer à un quarteron de jeunes élus de sa majorité la poursuite de la curée contre sa minorité de droite (rubrique « libre expression »). Mais entretemps, d’une page à l’autre, le lecteur aura feuilleté l’édifiante galerie de photos du maire, dont les attitudes bonhommes pourraient presque faire croire à sa bonne foi. C’est gros, c’est accablant, mais voilà pourtant les énormes ficelles avec lesquelles on dupe une partie des Nogentais. A nous de continuer à éclairer nos concitoyens sur la réalité politique de leur ville.
Conseiller municipal